Remarques épilinguistiques et métalinguistiques sur l’expression de la possession inaliénable à partir de réponses à un test d’acceptabilité (Niamey, Toulouse, Rome)
Par le biais d’une analyse comparative de trois corpus : français africain
(Niamey), français de France (Toulouse), et français d’apprenants italiens
(Rome) – relativement à un seul item d’un test d’acceptabilité conçu pour
la tranche d’âge 9-14 (Pinto et El Euch 2015) – nous voudrions apporter
notre contibution :
1. à l’utilisation non conventionnelle des tests psycholinguistiques afin
de montrer que leur utilisation donne aux linguistes des informations
que les démarches classiques (qu’il s’agisse de la linguistique de
l’exemplum ou du datum, au sens de Laks 2008) ne sont pas à même
de mettre au jour puisqu’elles n’utilisent pas les intuitions métalinguistiques
des locuteurs pour enrichir la description grammaticale ;
2. à la description d’un aspect du français niaméyen par rapport aux
autres français, répondant ainsi à la question : les intuitions épilinguistiques
et les raisonnements métalinguisiques des collégiens de
Niamey sont-ils les mêmes que ceux qu’on repère dans la francophonie
européenne (hypothèse Boutin-Gadet) ou se rapprochent
plutôt des réponses des apprenants (hypothèse Manessy)?
3. au débat plus général sur la possession inaliénable répondant à la
question : sachant qu’il existe au moins deux possibilités pour exprimer
la possession inaliénable, moyennant un possessif ou bien
avec un tour pronominal, quelle est la forme choisie par nos trois
groupes de collégiens? Y en a-t-il une qui primerait sur l’autre? Ce
dernier point nous permettra aussi d’aborder la question de la représentation
des verbes pronominaux réfléchis et des determinants
chez les trois populations étudiées en essayant de montrer qu’elles
ne sont homogènes ni à l’intérieur d’elles ni entre elles ; ce qui nous
amène à repenser sous un angle différent un certain nombre de problèmes
théoriques.