Joindre le ciel et la terre. L'arc-en-ciel en Mésopotamie ancienne
La présente contribution propose un survol des différentes occurrences de l’Arc-en-ciel dans la documentation cunéiforme. Deux thématiques principales sont envisagées en fonction des attestations. D’une part, l’arc-en-ciel fait l’objet d’une attention particulière en tant que phénomène atmosphérique à interpréter sur le plan divinatoire : dans les listes de présages du recueil astronomique Enūma Anu Enlil (Ier millénaire av. J.-C.), une seule couleur saillante lui est associée, tandis que sa forme reste la clé d’interprétation prédominante. D’autre part, dans les textes littéraires, en particulier ceux rédigés en sumérien (fin IIIe - début IIe millénaire), l’Arc-en-ciel sert à penser l’architecture des demeures divines sur terre, les temples, dans l’éclat et la brillance : la dimension chromatique de l’arc-en-ciel est mise en relation avec d’autres caractéristiques, à l’instar de sa forme courbe qui se prête au jeu des métaphores architecturales. Mais l’Arc-en-ciel est aussi en étroite relation avec l’Orient et l’antique cité d’Uruk, dans le sud de la Mésopotamie, ville dont la divinité poliade n’est autre que la grande déesse sumérienne Inana.